Wednesday, January 20, 2010

interview avec le componist To Hai




"Mémoires d'un lâche" par To Hai. Ce livre dénonce les crimes du régime communiste au Vietnam par un membre de la parti depuis 1949. Le livre est publié dans les États Unis. M To Hai est un compositeur de musique fameux en Vietnam.


Notes de l'éditeur: To Hai ou To Dinh Hai était né en 1927 à Hanoi. Il commençait des études de litérature et de musique dans un collège de soeurs catholiques à Hanoi. Après son 1er Baccalaureate, To Hai joignait les Troupes Nationales de Défense, puis il devenait membre du parti communiste. Depuis 1947, To Hai est bien connu pour ses chansons, comme par example Nu Cuoi Son Cuoc (Le sourire des montagnards) Tro Lai Do Thanh (Retour dans la capitale)... To Hai a composé beaucoup, environ 1000 pièces de musique. Mais, selon sa confession, "la plupart de mes oeuvres étaient composées par ordre, c'est à dire qu'elles ne faisaient que crier des slogans de propaganda."

En 1960, To Hai quittait le parti communiste et l'armée. Après 1975, il s'installait à Saigon et en 1986 il prenait sa retraite anticipée. Il décidait de vivre à Nha Trang sans "prendre des ordres quoi, comment et pour qui je devais écrire."
Le compositeur To Hai a maintenant 83 ans. Il est malade, à peine capable de bouger, il reste au lit près de son PC et il est le blogger le plus vieux en Vietnam.Il écrit toujours pour faire les gens perdre leurs illusions et abandonner le communisme, pour réclamer la dignité des hommes qui a été détruite dans l'autumne de l'année 1945.

Le livre "Mémoires d'un lâche" sera publié samedi, le 13 Juin à 2:00 p.m. dans l'auditorium de l'office central de Nguoi viet par Que Huong Book Case. A cette occasion, To Hai, à Saigon, a accepté de nous joindre pour une télé-interview avec Nguoi Viet. Voici l'interview:

Nguoi viet: Normalement, on n'écrit que des choses bonnes sur soi-même dans ses mémoires. Mais vous avez constaté qu'il s'agit des mémoires d'un lâche. Pourquoi?

To Hai: Dans ces mémoires, je n'écris que de ma lâcheté. La situation dont je ne pouvais pas me libérer que dans ma retraite. Dans le passé, quand le parti et le gouvernement m'ont payé, pour survivre, j'étais obligé d'écrire des choses que je n'aimais pas.Je ne suis pas différent de mes collègues qui ont compris vers la fin de leur vie la necessité de réfléchir sur soi-même. Moi, j'ai réfléchi sur moi-même pendant 15 à 20 ans. Mais je n'ose pas publier cela dans mon propre pays. Il faut publier cela à l'étranger. S'il y aurait la liberté de l'expression en Vietnam, je préférais le publier ici. Maintenant, bien que le livre ne soit pas encore publié, les journaux vietnamiens m'ont déja insulté. (Il tousse fortement) Pardon, ma santé n'est pas bonne. Et pour cela, je tousse frequemment et je ne peux pas parler bien.
Nguoi Viet: Dans votres mémoires, le lecteur peut voir qu'à l'âge de vingt ans, vous regardiez le drapeau rouge avec son étoile jaune comme un symbol d'orgueil national. Mail plus tard, vous disez que votre père vous disait que "parce que tu a suivi le communisme, un jour si tu as raté et tu rentres à la maison, ton père va te flanquer à la porte." A cette époque-là, votre père doit avoir compris quel dommage le communisme peut causer pour la nation?

To Hai: A cette époque-là, mon père travaillait dans le secteur postal. Il pouvait se procurer beaucoup de livres et des journaux de l'étranger. Alors il lisait beaucoup et moi aussi. Tout de même, nos points de vue étaient très différents. A ce temps, non seulement moi, mais aussi le roi Bao Dao ou bien d'autres vétérans de la révolutions auraient regardé cet homme, qui s'appelait Nguyen Ai Quoc et qui changait son nom en Ho Chi Minh, plutôt comme un patriot qu'un communiste. Le plus important est que M Ho avait abandonné le parti communiste et formé un gouvernement de coalition avec la participation de membres non-communistes. Mon père disait: "On vous a trichés." C'étaient les mots de mon père qui me faisaient suivre le drapeau rouge avec l'étoile jaune. Pour ainsi dire, c'était l'orgueil d'un garçon de 18 ans qui me faisait suivre le communisme. La réforme agraire finalement m'a désenchanté et je commençais à écrire. Mais la moitié de mes oevres servait à alimenter ma famille et l'autre moitié était pour moi-même. Les oevres que j'écrivais pour survivre n'était qu'une compilation sans valeur littéraire ou artistique. A présent, avec "Mémoires d'un lâche", je peux réellement vivre et écrire pur que mes lecteurs et déscendants puissent savoir qu'il y avait un temps où les artistes comme moi participaient dans les terreurs politiques comme la réforme agraire. Je n'espère pas devenir un écivain avec mon livre, mais j'espère que mes amis et mes déscendants sachent que notre vie était détestable parce que nous devions composer selon les ordres de la politique.

Nguoi viet: Dans la guerre de Vietnam, vous restiez dans le nord du pays et votre famille s'en allait au sud. Vous avez un beau-frère, Lieutenant-Général Lan Quang Thi de la République Vietnam. Quelle était votre impression de la societé du sud à la fin de la guerre?

To Hai: Dans mon blog, j'ai diminué ma lâcheté en exprimant mes sentiments dans l'article "une visite chez les riches, une question de fortune". Je arrivais à Saigon après 1975 lorsque ma famille était déjà partie pour les Etats Unis. C'était comme en 1954 quand je retournais à Hanoi et ma famille entière était déjà dans le sud. Je n'étais pas tellement misérable comme Duong Thu Huong quand elle arrivait à Saigon et s'apercevrait qu'elle avait été deçue. Elle devait s'assoir au bord de la rue et elle pleurait. Quand même, j'étais sûr que ce n'avait pas été une guerre de libération comme celle contre les Français et que la société dans le sud n'était pas comme le parti nous avait dit. Le peuple n'avait pas été exploité. A cause de cela, j'étais heureux de savoir que ma famille avait quitté le pays pour les Etats Unis. Mes sentiments étaient tristes parceque mes parents, mes frères et mes soeurs me manquaient, et en même temps, j'étais joyeux de savoir qu'ils étaient libres. S'ils auraient restés ici, on les aurait imprisonnés à vie. Ce n'est pas seulement mon opinion, mais d'autres aussi, qui venaient du nord, pensaient comme moi. Je vois que la société dans le sud avait savouré beaucoup la liberté. Je souhaitais d'avoir la même liberté que les écrivains du sud. Les écrivains du sud ont leur propre dignité et ils étaient libre pour écrire sans suivre aucune ordre. Les gens menaient une vie libre, il y avait partout des biens. Les gens dans la campagne bénéficiaient d'une vie pleine de toutes sortes d'oiseaux et de poissons. Pas comme les gens dans le nord qui se souciaient toujours.

J'étais heureux de voir cela, mais je m'en doutais que le gouvernement puisse faire une réforme agraire comme dans le nord, executer les propriétaires et d'autres chose horribles pour faire souffrir les gens du sud. Heureusement, les gens du sud ne souffraient que la moitié de ce que les gens du nord avait du souffrir. La moitié, ça veut dire que dans le sud il y avait aussi une réforme industrielle et commerciale, chassant les gens vers les zones neuves économiques. Mais il n'y avaient pas d'executions et pas de condamnations publiques par la famille comme dans le nord. Je crois que c'est injuste que quelques-uns dans le sud méprisent en général les gens du nord. Dans le nord, les gens souffraient beaucoup plus sous le communisme que ceux dans le sud. Les gens du nord souffraient mentalement et physiquement. Je ne peux pas décrire leur souffrance. Avec mon expérience avec les communistes, je renseignais tous mes amis, qui me visitaient après 1975 comme par example Pham Dinh Chuong. Je le renseignais de quitter le pays. Je renseignais tous mes perents et amis de s'en aller s'il y avait une occasion de le faire.


Nguoi Viet: En appelant vous-même un lâche, il vous fallait beaucoup de courage pour vaincre la peur qui avait été dans votre tête pendent plus d'une demi-siècle?


To Hai: Il n'est pas possible de changer le régime si notre peuple reste si lâche. Si on peut faire des reproches à un homme commun à cause de sa lâcheté, il faudrait faire cent fois des reproches à un écrivain. Parce qu c'est à l'écrivain de semer l'idélogie et la bonne volonté dans l'esprit des hommes! S'ils ne'osent pas exprimer leur pensées, ils ont péché gravement.

Maintenant, quand on bavarde dans les cafés, les gens semblent être très inclinés à critiquer le régime. Même des officiers militaires ont l'esprit si ferveux. Mais personne n'ose parler. Il y a aussi quelques gens courageux comme Tran Khai Thanh Thuy, Le thi Cong Nhan, Nguyen van Dai... qui ont parlé et qui ont accepté d'être imprisonnés pour des années. J'admire sincèrement ces jeunes gens. En outre, les Vietnamiens ont été opprimés par une dictature proletaire dont les chefs prétendent toujours d'être des prolétaire pour rassurer leur position. En réalité, ils suivent le capitalisme. Mais qui ose parler! Ce comportement de rester en silence est un désappointement pour moi. Pour établir une democratie en Vietnam, il faut beaucoup plus que cela! Il ne suffit pas d'écrire des mémoires comme les miens. La seule chose que mes mémoires peuvent atteindre c'est de découvrir quelques ombres obscurs en Vietnam, c'est tout.

Nguoi Viet: Comment peut-on libérer votre peuple de la peur de l'oppression communiste depuis l'autumne 1945?

To Hai: J'ai vu que la plupart des gens n'ose pas exprimer leur pensées. Quelques-uns ont fait publier leur vraies pensées après leur mort, comme l'écrivain Nguyen Khai, le poète Che Lan Vien. Même ces intellectuels n'osent pas dire la vérité, et moins encore les gens communs. Il faut dire qu'il y avait aussi des gens qui parlaient quand ils étaient vivants, comme Hoang Minh Tuong avec "Le temps des saints" Dao Hieu avec "Se perdre"...Mais, ce ne sont pas beaucoup. Alors, je ne vois pas comment libérer les gens de la peur pour que tous ensemble puissent trouver une solution pour toute la nation.

Nguoi viet: Ma dernière question. Est-ce que vous avez encore quelque chose à dire aux lecteurs vietnamiens?

To Hai: Mon seul désir est que me compatriotes à l'étranger soient vigilants et qu'ils disent du gouvernement communiste: "Ils ne dirent pas ce qu'ils pensent!" Aujourd'hui ils dirent comme ci, demain ils diront comme ça .Les gens dans notre pays savent bien que le gouvernement se comporte comme ça. Je crois que la nation est un bien commun et elle n'appartient pas à une groupe spéciale. Il ne faut pas laisser une groupe, ou un parti, faire ce qu'ils veulent. Je désire que me compatriotes, dans mon pays ou à l'étranger, ne se laissent pas conduire par la haine ou par des differences entre eux. Cela ne doit pas les séparer. Il ne faut pas oublier notre tâche commune: lutter pour un avenir meilleur en Vietnam. Il faut croire qu'un jour notre pays changera. Tout le pays, du nord au centre jusqu'au sud bénéficiera de ce jour d'inspiration.

Nguoi viet: Je vour remercie d'avoir participé dans l'interview.

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